Sans un bruit (2018)

Bonté du ciel, mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! C'est hallucinant de voir des commentaires pas à la taille de ce chef-d'oeuvre que je viens pourtant de regarder au ciné. À la minute près, ce film est juste sublissime dont le jeu d'acteurs sans faille m'a bien tenu en haleine de bout en bout.

Coup de coeur aussi pour le synopsis qui, lui, sous-tend un monde apocalyptique anéanti par des créatures qui, si aveugles et aux capacités auditives soient-elles, demeurent à l'affût de chair vivante. Tenez, au bien moindre mouvement, jamais rien ne leur résiste, et vous seriez certainement réduits, et au quart de tour, en flambeaux à coup d'une espèce de faucille plus tranchante que rien d'autre.

Outre ces détails peut-être anodins aux yeux de certains, le plus impressionnant, me semble-t-il, est à quel point l'humain est prêt à lâcher du lest de façon à survivre quitte ici à sacrifier l'impensable, la langue. En l'occurrence, les protagonistes devraient donc à présent s'en abstenir sans un bruit et au péril de leur vie. S'inventer une communication et s'accoutumer à une existence des plus hostile, eh bien, voilà une épreuve hors pair que je vous invite à partager.

Il n'en reste pas moins que l'idée sous-jacente est ces maraudeurs extragalactiques évocateurs de certains regimes totalitaires arabes. La population, et de toute évidence, s'y trouve en butte à une liberté d'expression corsetée, tout comme les survivants, pas en mesure d'exprimer leur peine. Qui pis est, y garder la bouche cousue parait bien sine qua non pour sauver sa peau.